LE PERSONNAGE DU MOIS

Chaque mois un personnage lié à Longvilliers

Eustache II, dit aux Gernons
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Eustache II, dit aux Gernons (longues moustaches) fut comte de Boulogne de 1047 à 1088 (environ).
Il épousa en secondes noces Ide de Lorraine (Sainte Ide). Leur fils Godefroy de Bouillon fut le célèbre héros de la première croisade et leur petite fille Mathilde devint reine d'Angleterre.

Eustache II occupe une place de choix, à côté de Guillaume le Conquérant, sur la non moins célèbre tapisserie de Bayeux. Selon une thèse récente, très argumentée, il pourrait même en être le commanditaire.

     

Tapisserie de Bayeux: Guillaume le Conquérant et Eustache II (à droite)
C'est Eustache II qui fit construire en 1049 une forteresse qui fut à l'origine du développement de Longvilliers.
Il y aurait possédé une ferme de 1000 moutons.

le nom de son fils Godefroy de Bouillon fut donné à l'une des tours du château de Longvilliers.

Sa petite fille Mathilde eut un rôle important dans la création de l'abbaye Notre Dame de Longvilliers.

On peut voir sur la tapisserie qu'il brandit un étendard représentant une croix entourée de quatre disques.
Ceux-ci pourraient représenter les quatre châtellenies qui assuraient la défense du comté de Boulogne: Fiennes, Belle-Houllefort, Tingry, Longvilliers.

Selon cette hypothèse Longvilliers serait donc représenté sur la tapisserie de Bayeux.
 
Louis IX dit Saint Louis
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Louis IX "le Prudhomme", plus connu sous le nom de Saint Louis est un des rois les plus aimés par les français, sinon leur préféré.

Monté sur le trône à l'âge de 12 ans en 1226 (sa mère Blanche de Castille exerçant alors le pouvoir), il régna jusqu'à sa mort en 1270. Il fut canonisé par l'Église catholique en 1297.



L'histoire en a retenu l'image du bon roi rendant la justice sous un chêne de Vincennes.
Le 27 novembre 2008 à été vendu aux enchères à l'hôtel Drouot à Paris un parchemin d'une charte de Louis IX.
Datée de 1256, cette charte est relative à la "confirmation par Gautier de Nempont de toutes les transactions passées par ses prédécesseurs avec l'abbaye de Longvilliers et amortissement de tous les biens acquis par le couvent sur les territoires de Nempont et de Lépine."

Estimé 500€, ce parchemin a été adjugé 1800€.

 
Godefroy de Bouillon
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Godefroy de Bouillon né aux environs de 1060, fils d'Eustache de Boulogne et de Ide de Lorraine, qui fut béatifiée, est l'un des personnages les plus renommés de toute la chrétienté.

Il fut l'un des principaux chefs de la première croisade et était au premier rang des assaillant lors de la prise de Jérusalem en juillet 1099.

La conquête de la Palestine amena la création d'un nouveau royaume dont il fallait un roi. Pour toutes ses qualités, ce fut Godefroy qui fut élu, mais il refusa le titre, arguant qu'il ne pouvait porter une couronne d'or là où le Christ avait porté une couronne d'épine. Il accepta finalement la charge en se contentant du titre d'avoué du Saint Sépulcre à la place de celui de roi.
Dans le protocole des déclarations de leurs biens au xviiie siècle, les religieux de Longvilliers déclarent que leur abbaye fut fondée par Etienne, roi d'Angleterre, et Mahaut, sa femme, nièce de Godefroi de Bouillon "qui a esté nourit dans le chasteau de Longvilliers, où est une tour qui porte son nom".

Deseille Ernest (1885-1886) - L'Année boulonnaise, Ephémérides historiques intéressant le pays boulonnais. Mémoires de la Société Académique de l'Arrondissement de Boulogne-sur-Mer, tome 8. Boulogne-sur-Mer: Imprimerie Veuve Charles Aigre, page 16

Que Godefroy de Bouillon fût né à Longvilliers ne saurait être qu'une légende.
Cependant l'existence d'une tour Godefroy de Bouillon à Longvilliers pourrait s'expliquer par la tradition, beaucoup plus vraisemblable, selon laquelle "ce prince y avait été transporté dans son enfance, pendant une peste qui causait à Boulogne d'affreux ravages"

Le Roi A. (1839) - Histoire de Notre-Dame de Boulogne. Boulogne-sur-Mer: Le Roy-Mabille, page 246.

Historiens français et belges s'opposent sur son lieu de naissance: Boulogne-sur-Mer pour les premiers et Baisy-Thy, aujourd'hui section de la ville belge de Genappe, pour les seconds.

 
Lous Tchancayres
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Ce personnage du mois est en fait un groupe de personnages.

Lous Tchancayres, en français Les Échassiers, est un groupe folklorique et artistique d'échassiers landais.

Fondé en 1972 à Mont de Marsan (département des Landes), ce groupe s'attache à perpétuer et à faire découvrir les coutumes des landais au travers des musiques et des danses, lors de nombreux spectacles.

En costume traditionnel, du haut de leurs échasses, les danseuses et danseurs étonnent par leur habileté à interpréter rondeaux, polkas, gigues, scottishes...


En août 1997, le groupe Lous Tchancayres a été accueilli à Longvilliers, dans le cadre du festival folklorique du Hareng d'Or.
De 1979 à 20012, le hareng, poisson roi de la Côte d'Opale a donné son nom à l'un des plus grands festivals de folklore français qui se déroulait à Etaples-sur-Mer et dans les communes voisines. Ce festival rassemblait, généralement autour du 15 août, les plus fameuses formations de danses folkloriques et de chants traditionnels des provinces françaises, y compris des départements d'Outre Mer.
De nos jours, une série d'assiettes commémoratives du concours du Hareng d'Or orne la salle des Associations de Longvilliers

Hareng d'or

Comme lors de sa précédente participation en 1981,
Lous Tchancayres a remporté le Prix du Public.

Lous Tchancayres exécutant Le Carillon à Longvilliers

Lous Tchancayres exécutant La Gigue à Longvilliers
 
Le chevalier de La Barre
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Jean-François de la Barre di le chevalier de La Barre est un symbole de la laïcité et de la liberté d'expression.

Né le 12 Septembre 1745 au château de Férolles-en-Brie, il fut condamné le 28 février 1766 par le tribunal d'Abbeville pour "impiété, blasphèmes, sacrilèges exécrables et abominables", décrits par les attendus comme:
- "avoir passé à vingt-cinq pas d'une procession sans ôter son chapeau qu'il avait sur sa tête, sans se mettre à genoux;"
- "avoir chanté une chanson impie;"
- "avoir rendu le respect à des livres infâmes au nombre desquels se trouvait le dictionnaire philosophique du sieur Voltaire."

Le 1er juillet 1766 à Abbeville, on enserra ses jambes entre des planches de bois et on enfonça des fers entre ses genoux et ces planches pour briser les os (question ordinaire).

Une pancarte sur laquelle était inscrit "impie, blasphémateur et sacrilège exécrable" fut placée sur son dos. Le bourreau le décapita d'un coup de hache. On cloua sur son torse un exemplaire du Dictionnaire philosophique de Voltaire et on jeta son corps au bûcher.

Il était âgé de 20 ans.

Le chevalier de La Barre fut réhabilité par la Convention le 25 brumaire an II (15 novembre 1793).
Longvilliers abrita et tenta de sauver
le chevalier de la Barre


C'est en effet à l'abbaye Notre-Dame de Longvilliers où il avait trouvé refuge qu'il fut arrêté le 1er octobre 1765.
Son arrestation est décrite dans l'ouvrage suivant:

Chassaigne M. (1920) - Le procès du chevalier de la Barre. Paris: J. Gabalda, pages 81,85-87.

 
Lancelot de Longvilliers
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Aux 13ème et 14ème siècles Les Cayeu (ou Cayeux) furent de puissants châtelains de Longvilliers, figurant dans l'entourage du Comte de Boulogne. Dans le courant du 13ème siècle, Arnoul III de Cayeu réunit la baronnie d'Engoudsent et la seigneurie de Marquise à son territoire.

Selon Aubert de La Chesnaye des Bois F.-.A. (1783, page 125), Lancelot de Cayeu était le fils de Warin (ou Warrin) de Cayeu, seigneur de Longvilliers, dont l'épouse est inconnue. Il naquit vraisemblablement en 1345.

Il est mentionné comme "Chevalier, Seigneur de Longvilliers, Gouverneur & Sénéchal du Boulonnois en 1378."

Il faut souligner que Lancelot conserva le nom de Longvilliers sans en posséder la terre, puisque la seigneurie de Longvilliers devint à partir de 1386 la propriété des Blondel.




Parti de gueules et d'argent à la croix ancrée de l'un en l'autre


Aubert de La Chesnaye des Bois F.-.A. (1783) - Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire et la chronologie des familles nobles de France, Tome XIII. Paris: Badiez.

Le Laboureur J. (1663) - Histoire Charles VI. Roy France, Escrite par les ordres et sur les memoires et les avis Guy Monceaux, et Philippes Villette, Abbez Sainct-Denys, par un autheur contemporain Religieux leur Abbaye. Contenant Tous Les Secrets L'Estat, Et Du Schisme l'Eglise, avec les interests et le caractere des Princes Chrestienté, des Papes, des Cardinaux, et des principaux Seigneurs France. Traduite sur le Manuscrit Latin tiré de la bibliotheque M. le President de Thou; illustrée de plusieurs commentaires, tirez de tous les originaux de ce regne; avec un Discours succinct des vies et moeurs, et de la genealogie, et des armes de toutes les personnes illustres du temps, mentionnées en cette histoire et en celle de Jean Lefevre, Seigneur de S. Remy, pareillement contemporain, qui y est adjoustée, et qui n'avoit point encore esté veuè. Tome I. Paris: Louis Billaine.

Si plusieurs des seigneurs de Longvilliers furent des personnages importants, on peut particulièrement mentionner Lancelot de Cayeu pour avoir contribué à faire connaître le nom de Longvilliers.

Un titre de l'avant dernier jour de Septembre 1380 le cite pour la vente d'une rente sur une maison située rue Saint Jean à Boulogne. En 1500, on voyait encore, au bas de la rue du Puits-d'Amour à Boulogne, l'Hôtel de Longvilliers (Aubert de La Chesnaye des Bois, 1783, page 125).

Plus encore, dans l'Histoire de Charles VI, Roy de France (Le Laboureur, 1663), Lancelot de Longvilliers est classé parmi les personnages les plus importants du Royaume de France, "Principaux Princes de Sang, Grands Officiers, Ministres d'Etat, Favoris de la Cour de France."
Dans la liste qui est établie pour chaque année du règne, Lancelot de Longvilliers figure à 12 reprises: de 1390 à 1395 et de 1400 à 1405. Cette liste ne comporte qu'un nombre limité de noms, comme on peut par exemple le voir ci-dessous dans celle de l'année 1393 (Livre douzième, page 237).

 
Roger d'Aumont de Chappes
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Roger d'Aumont de Chappes est né vers 1605 et est mort à Paris le 25 mars 1653. il est le fils de Jacques d'Aumont, Seigneur de Chappes, et Charlotte Catherine de Villequier, son épouse.
Membre d'une famille illustre, Il est le petit-fils de Jean d'Aumont, Maréchal de France, présenté comme "un des grands capitaines de son temps". Il est le frère cadet d'Antoine d'Aumont de Rochebaron (1601-1669), qui fut également Maréchal de France.

Destiné à une carrière ecclésiastique, il apparaît très jeune dans le Minutier central des notaires de Paris en date du 27 juillet 1623 comme abbé de l'Usarche [d'Uzerches] avec l'information suivante:

d'AUMONT (Roger) abbé de l'Usarche, émancipé et jouissant de ses droits sous l'autorité de Charles LABBE, avocat en Parlement son curateur § Déclaration de Roger d'AUMONT comme quoi pour tirer ses bulles de sadite abbaye des mains de François PARISOT, banquier expéditionnaire en cour de Rome, il a tiré Lettre de Change de 4000 £ prises du sieur de RAMBOUILLET, banquier en ladite cour, dont 3300 pour les bulles et 340 £ pour les Intérêts dud. RAMBOUILLET.

Dans ce même minutier il est décrit le 28 mai 1626 comme "conseiller et aumônier ordinaire du Roi".

Minutes et répertoires du notaire Jean II CHAPELLAIN, janvier 1620 - 11 février 1632 (étude XXIV). Minutier central des notaires de Paris 1ère édition électronique. Archives nationales (France), Pierrefitte-sur-Seine 18 juin 2013 (pages 200 et 360).



Fidèle serviteur du Roi, il bénéficia largement de la pratique de la commende selon laquelle une abbaye était donné par le Roi en usufruit à un commendataire qui en percevait les revenus (voir la partie Histoire).
Cela lui valut d'être abbé commendataire des abbayes d'Uzerche (Correze), Barzelle (Indre), Beaulieu (Tarn-et-Garonne), Saint-Georges-sur-Loire (Maine-et-Loire), Longvilliers.

Il devint évêque d'Avranches (Manche) en 1645, mais il se démit de ses fonctions épiscopales dès 1651 en échangeant son évêché avec Gabriel Boislève, sieur de Malnoël, contre l'abbaye de Saint-Aubin des Bois (Côtes-d'Armor). Selon le site infoBretagne, "il se montre véritable pasteur et fait beaucoup de bien dans son diocèse."
Le 4 mai 1642, Claude de S. Bonnet de Toiras, qui était abbé de Longvilliers, mourut subitement. Deux jours seulement après le Cardinal de Richelieu recommanda au Roi Louis XIII de gratifier de l'abbaye de Longvilliers le "très honneste gentilhomme" Roger d'Aumont de Chappes.

M. Avenel (1874) - Lettres, instructions diplomatiques et papiers d'état du cardinal de Richelieu, tome 7. Paris: Imprimerie Nationale, page 305.

En conséquence de la démolition de l'abbaye et de la disparition de ses archives à la révolution, les abbés de Longvilliers n'y ont guère laissé de souvenirs.
Roger d'Aumont de Chappes fait exception, puisqu'il a laissé une marque qui est encore visible de nos jours. A l'entrée de la ferme de la Longueroye, qui était une dépendance de l'abbaye, on peut voir un blason sculpté dans une pierre en oolithe de Marquise, où est gravée la date 1647.
Surmonté d'un chapeau prélatrice, il représente les armes de Roger d'Aumont de Chappes. Le blason a été victime des révolutionnaires et seule la "crosse en pal" est encore visible. A la ferme de l'abbiette à Attin, autre dépendance de l'abbaye de Longvilliers, on peut voir une pierre sculptée identique.
La présence de ces pierres laisse penser que Roger d'Aumont de Chappes fit effectuer des travaux de restauration importants dans ces deux fermes. C'est peut-être en partie grâce à lui que les deux granges cisterciennes de ces fermes sont encore remarquables de nos jours et sont classées monuments historiques.
 
Stephen Tobin
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Stephen Tobin est traducteur, photographe et auteur. Il est né à Istanbul (Turquie), d'un père anglo-irlandais et d'une mère belge. Après des études en Grande-Bretagne, il a vécu en Angleterre, en France et en Belgique, et a résidé avec son épouse à Florence pendant plus de 30 ans.
Il s'est principalement intéressé à l'histoire médiévale de l'Europe et du Moyen-Orient. Il a publié en anglais un livre intitulé "The Cistercians: Monks and Monasteries of Europe", qui a été traduit en français.
A la lecture de ce livre, on est notamment étonné par le grand nombre d'innovations dans le domaine de l'agriculture qui ont trouvé leurs origines dans les abbayes cisterciennes du 11ème au 13ème siècles.

Stephen Tobin (1995) - The Cistercians: Monks and Monasteries of Europe. Londres: Herbert Press, Travel Series, 240 pages.
Stephen Tobin (1995) - Les Cisterciens: Moines et monastères d'Europe (traduit par Emmanuel Billoteau). Paris: Éditions du Cerf, 239 pages.

Son livre mentionne Longvilliers dans la liste des abbayes cisterciennes. Mais surtout, Stephen Tobin, au cours des voyages qu'il effectua pour se documenter sur les abbayes cisterciennes d'Europe, est venu à Longvilliers.

Il en ramena de belles photos, notamment de la grange de la ferme de la Longueroye et de l'ancien moulin à eau de l'abbaye.
On peut voir plusieurs de ces photos sur la page de l'abbaye de Longvilliers (sous son ancien nom de Longvillers) d'un site italien très complet consacré aux cisterciens.



Site italien
sur les abbayes cisterciennes
 
Diane de Sourhouette du Halde
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Diane était la fille de Pierre de Sourhouette du Halde, premier valet de chambre du roi Henri III.

Son père suivit fidèlement le roi tout au long de son règne. Il avait le privilège de "coucher ordinairement en la chambre royale" et faisait de ce fait partie du cercle restreint des favoris que l'on appelait les "mignons de Henri III" (voir la partie Histoire).



Le roi Henri III dansa à sa noce

Le 4 février 1587, à Paris, Diane épousa Robert de Halluin (ou Hallwin). Son père lui donna une dot de 5 000 écus, somme considérable à l'époque. Henri III lui fit de très riches présents et dansa à sa noce.


Le jeudi gras, 4e jour de febvrier, Du Halde maria sa fille unique à l'un des puisnés de la maison de Pienne, à laquelle le Roi donna 20 mil escus en deniers clairs et comptans, et Du Halde, 5 mil escus de rente, en fonds de belles terres, qui estoit un beau et precieux dot, pour la fille d'un Manseau laquais de son premier mestier, et lors du mariage, premier valet de chambre du Roy son bon maistre. vingt mille écus et six cent mille écus sur tout le royaume. Encores le favoriza le Roy de tant, qu'il alla à la nopce après souper, en masque et y fist un brave ballet, de cinq hommes et de cinq femmes, avec excellente musique.

L'Estoile, P (1837) - Nouvelle collection des mémoires pour servir à l'histoire de France, tome 2, Registre-journal de Henri III. Publié d'après le manuscript autographe de Pierre Lestoile (1546-1611), presqu'entièrement inédit, par MM. Champollion-Figeac et Aimé Champollion fils. Paris: Editions du commentaire analytique du Code civil, page 214.

Robert de Halluin fut tué à la bataille de Coutras le 30 octobre 1587, victime de son dévouement au roi Henri III.



On trouve encore, quelques mois après un contrat de mariage, établi avec Léonor d'Halluin, le frère de Robert.


Léonor d'Hallwin, seigneur du "Roussoy", et Diane de Sourhouette: contrat de mariage. Par ce contrat Charles d'Hallwin, duc d'Hallwin, marquis de Maignelay, et Anne Chabot, sa femme, père et mère de Leonor d'Hallwin font donation à leur fils des terres et seigneuries du "Roussoy", Proyart et "Launoy" situées en Picardie jusqu'à la valeur de 2666 écus, deux tiers de revenu annuel et lui donnent ici à présent la jouissance de la terre du "Roussoy", et Pierre de Sourhouette du Halde, chevalier, baron d'Avrilly, capitaine et gouverneur pour le Roi en la Ville et Château d'Etaples, couchant ordinairement en la chambre de sa majesté, père de Diane de Sourhouette fait donation à sa fille d'une rente de 8333 écus, un tiers, lui donne la jouissance de la terre et seigneurie de Longvillers (près Etaples ?) et la reconnait pour son unique et future héritière universelle.
Date de l'acte : 19 fevrier 1588


Campardon E., Samaran C, Fleury M.-A., Vilar G. - Châtelet de Paris.Y//128-Y//132. Insinuations (27 juillet 1586 - 24 juillet 1592). Inventaire analytique. Pierrefitte-sur-Seine: Archives nationales (France), XIXe siècle.
Pierre de Sourhouette du Halde était devenu propriétaire de la châtellenie de Longvilliers en 1580. On a dit que Henri III avait payé cette acquisition. Fidèles au roi protestant, Pierre de Sourhouette du Halde et son fils Charles furent, en cette époque des guerres de religion, la cible de la Ligue Catholique. Le 30 janvier 1589, deux des lieutenants du duc d'Aumale, Rambures et Maiguoulx, le gouverneur de Montreuil, attaquèrent le château de Longvilliers avec une armée imposante.



Charles de Sourhouette du Halde mourut peu après, des suites de ses blessures. C'est sa sœur Diane qui hérita du château de Longvilliers.
La jeune veuve avait vu mourir en moins de deux ans son mari, son père et son frère. On peut par ailleurs s'interroger sur le contrat de mariage ci-contre avec Léonor d'Halluin. On ne trouve apparemment nulle trace ailleurs d'un tel mariage. Au contraire, il est dit que Léonor, qui fut tué à la prise de Doullens par les espagnols en 1595 n'avait jamais été marié.
Quoi qu'il en fût, il est établi que Diane, qui avait alors une fortune considérable, se remaria en janvier 1593 avec François de Belleval de Rouvroy. Elle semblait poursuivi par le destin puisque celui-ci mourut jeune, en février 1602, laissant deux filles mineures sous la tutelle de sa femme.

Une fortune considérable au château de Longvilliers

Celle-ci fit alors procéder à l'inventaire et à l'estimation du mobilier garnissant le château de Longvilliers où elle demeurait. L'extrait suivant de cet inventaire, limité ici aux robes et jupes de sa garde-robe, donne une idée de la fortune que contenait le château de Longvilliers.


une robe de velours noir et une autre de taffetas à fond gris; une robe de crèpe de soie et autre de damas noir bandé de velours noir, avec la jupe en velours noir; "deux corps de robe" sans manches, en taffetas et en satin de soie un corps de robe de velours noir, avec les manches découpées: un autre de taffetas orange; un autre en satin blanc un autre en étamine a fond de satin "gris garny de ject par dessus à manches ouvertes, deschiquetées"; le devant d'un corps de robe en velours noir; huit "devantures de cottes" en satin de soie broché cramoisi, en velours tanné avec les "mancherons" pareils, en drap d'or, en velours jaune brodé d'argent avec les mancherons pareils, en toile d'argent "en broderie d'or et de canetille", en satin broché, cramoisi, en satin blanc brodé d'argent un "bas de cotte" en velours noir; un autre en toile d'argent incarnat piquée d'or; "un des côtés de la queue d'une robe" en satin noir broché d'or; quatre jupes, une en "toile d'or violette", une en toile d'argent, une en toile d'or incarnat brochée d'or, une en velours vert "à la Reître")".

de Belleval R. (1900) - Les derniers Valois: François II, Charles IX, Henri III. Paris: Librairie historique et militaire Henri Vivien, pages 205-207.

Diane de Sourhouette du Halde se remaria encore avec Jacques de La Meschaussée, seigneur de La Coste et de Pompadour. Elle vécut très âgée et ne mourut que le 14 janvier 1650, ayant vu fondre entre ses mains une immense fortune.
 
François Joseph Rey de Planazu
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François Joseph Rey de Planazu est un scientifique, membre de la Société physique et économique de Zurich, qui a vécu au 18ème siècle.
Dans la préface de l'édition posthume de ses "oeuvres d'agriculture et d'économie rurale, paru en 1801, l'éditeur mentionne que "en 1786 il donna un cours théorique d'agriculture" et qu'"un grand nombre de personnes d'un rang distingué y accoururent pour suivre ses leçons." "On reconnut en lui un savant qui, par ses connoissances agricoles, étoit en état d'améliorer la culture des terres, et chacune de ces personnes s'empressa à l'envi de l'attirer dans sa propriété".

Parmi ses ouvrages parus en 1786 et 1787 (il serait mort cette année là à moins de 40 ans), on peut citer par exemple les contributions suivantes: Traité sur toutes espèces de volaille ou oiseaux de basse-cour; Traité sur les causes de l'état de langueur & d'engourdissement de l'agriculture en France; Tableau annuel de la régie, administration & comptabilité des revenus d'une terre, où l'on voit d'un coup-d'œil, sans être sur les lieux, les produits de toutes les parties d'une terre quelque considérable qu'elle soit.

Surtout, il apparaît comme l'inventeur de procédés ou de machines, destinées à améliorer la production agricole, par exemple: "un charriot propre à transplanter de grands arbres;" "un moulin pour extraire la farine de la pomme de terre;" "une machine servant à découper les turneps [une sorte de navet] et autres racines en terre pour servir d'engrais."
Pour la promotion de ses inventions, Rey de Planazu avait l'habitude de les dédier à un personnage important. C'est ainsi qu'il dédia sa machine servant à découper les turneps, mentionnée ci-contre, à l'Abbé d'Arvillars qui était abbé commendataire de l'abbaye de Longvilliers.



Même si son lien avec Longvilliers n'est qu'indirect et si ses inventions n'ont certes pas révolutionné l'agriculture, Rey de Planazu n'en a donc pas moins contribué à faire connaître le nom de Longvilliers.
 
Le drapeau du grand tilleul
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Le personnage du mois est en fait un objet, mais pas n'importe quel objet puisqu'il s'agit de l'emblème de la France.
Ainsi qu'il est écrit dans l'article 2 de la Constitution française du 4 octobre 1958:


"l'emblème national est le drapeau
tricolore, bleu, blanc, rouge
."



Le 7 Mai 2016 à Longvilliers
Le drapeau tricolore est prêt pour être hisssé
au sommet du grand tilleul
Le drapeau tricolore de la France a un statut unique à Longvilliers, puisqu'il flotte fièrement au sommet du tilleul de la place du 8 Mai, arbre remarquable, haut de plus de 30 mètres et d'une circonférence de près de 4 mètres.
Autrefois, les jeunes conscrits de Longvilliers passaient le "Conseil de Révision" devant les maires du canton. Ils étaient déclarés "Bon" ou "Inapte" au service militaire. A la sortie de la salle, ils achetaient ensemble un drapeau qui fixé sur un "mail" était arrimé au sommet du gros tilleul séculaire de la place du village. Des tirs de fusils de chasse annonçaient cette mise en place. Ensuite les conscrits payaient chacun leur tournée au café du village, avec dégustation de tartes à gros bord.
L'habitude fut prise de procéder à cette montée du drapeau le deuxième samedi du mois de mai, la veille de la ducasse du pays.
Le service militaire a disparu, mais cette tradition séculaire, qui remonte vraisemblablement au milieu du 19ème siècle est néanmoins perpétuée et le drapeau tricolore flotte toujours au sommet du tilleul.

Bailleux, Loir et Chatel (2012) - La grande histoire de Longvilliers: recueil de documents. Tome 5, La Révolution et Longvilliers: la République, 21 septembre 1792 - 10 juillet 1793. Boulogne-sur-Mer: Mémoire boulonnaise, 99 pages.

 
Amélie Rigaux
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Amélie Rigaux était née en 1888 à Frencq, où elle habitait avec sa mère en 1903 au hameau de Lincques.

L'année précédente, elle était restée huit mois au service de Monsieur Fontaine-Segret à Montreuil. Courageuse et forte malgré son jeune àge, elle n'eut probablement pas quitté ses maîtres qui n'avait eu qu'à se louer de ses services.
Mais menacée d'un début d'anémie, elle revint chez elle pour retrouver sa vigueur grâce au grand air et aux travaux des champs.

Le samedi 17 octobre 1903, elle s'était rendue à Montreuil pour voir sa sœur qui était bonne chez Maître Tournant, notaire, et pour se présenter chez Madame Vasseur-Denis, négociante sur la Grande Place, au service de laquelle elle allait entrer.

Elle reprit le train de 4h50, en compagnie de trois personnes: Guerville et sa sœur, tous deux de Longvilliers, et Noël Mégret de Maresville.
Tous quatre descendirent à Beutin et partirent à pied pour Longvilliers, où ils se séparèrent, très gais.
Guerville, un journalier de 22 ans dit en plaisantant à Amélie: "As-tu peur le soir, veux-tu que je te reconduise? Tiens, passe par la ferme de Montéclaire, c'est plus court; quelqu'un qui sera bien attrapé ce sera ton amoureux, s'il t'attend à Tubersent." Tout le monde se mit à rire.

Amélie dit qu'elle n'avait pas peur le soir et qu'elle n'avait pas besoin qu'on la reconduisît. Elle prit le sentier vers Montéclaire pour rejoindre Frencq, mais elle n'arriva jamais chez elle.
La jeune fille, agée de quinze ans, avait été la malheureuse victime de ce que la presse appela LE CRIME DE LONGVILLIERS.
C'est Monsieur Douchin de Longvilliers qui, le lendemain dimanche 18 octobre 1903, découvrit son corps dans la plaine de Longvilliers, où il chassait. Ce drame atroce produisit une émotion considérable chez les habitants de Longvilliers.
L'autopsie permit d'affirmer que le mobile du crime n'avait pas été le viol. En revanche l'argent que la jeune fille portait sur elle, environ 5 francs, avait disparu.
Rapidement, le meurtrier présumé fut arrêté; il s'agissait d'un manœuvre habitant également le hameau de Licques, nommé Arsène Jougleux, àgé de 37 ans, marié et père de six enfants. L'après-midi du crime, il avait fait la tournée des estaminets de Frencq et avait bu abondamment, sans payer ses consommations. Il s'était ensuite rendu dans le bois de Rosamel où il avait tendu des collets, à proximité du lieu du crime.
Dans la soirée il revint dans les estaminets et règla ses dettes, soit 4 francs 50.
En dépit des charges accablantes pesant contre lui, Jougleux refusa d'avouer le crime. Il fit deux tentatives de suicide peu après son arrestation, et finalement se pendit un mois plus tard dans la prison de Montreuil, mettant ainsi fin à l'instruction.


JOURNAL DE ROUBAIX - Vendredi 20 Novembre 1903

Bailleux C. et Caloin R. (2008) - La grande histoire de Longvilliers: recueil de documents. Tome 1, Longvilliers à travers la presse régionale, 1870-1920. Boulogne-sur-Mer: Mémoire boulonnaise, 80 pages.

 
Antoine de Lumbres
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Antoine de Lumbres, né vraisemblablement avant 1500 à Licques (Pas-de-Calais), fut distingué par le Cardinal de Richelieu qui apprécia son esprit élevé et instruit, son caractère ferme et loyal. Cela lui valut un certain nombre de titres et distinctions, dont on trouve la mention sur sa pierre tombale:

YCI GIST LE CORPS DE DEFUNCT
MESSIRE ANTOINE DE LUMBRES
CHEVALIER SEIGNEUR CHATELAIN
DE LONGVILLIERS MARQUISSE
HERBINGHEN, DANNES ET
AUTRES LIEUX CONSEILLER DU
ROI EN SES CONSEILS DESTAT
ET PRIVE ET SON EMBASADEUR
EN POLOGNE ET EN ALEMAIGNE
PENDANT LES PASCE DE 16
ANS LE QUEL EST DECEDE
LE 14E JOUR DE MAI 1676

Ses armoiries, "d'azur à la bande d'or chargée de trois lionceaux de gueules", sont celles de la commune de Lumbres (Pas-de-Calais).

En 1669 Antoine de Lumbres devint propriétaire de la châtellenie de Longvilliers, où il mourut le 14 mai 1676. Son épouse, né Marthe de Levrien (ou Levrient), mourut également à Longvilliers le 21 septembre 1681, à l'âge de 90 ans.

La pierre tombale d'Antoine de Lumbres se trouve dans la chapelle du transept droit de l'église Saint-Nicolas de Longvilliers dédiée à Saint-Antoine. On y trouve ses armoiries et l'inscription rapportée ci-contre.

 
Gabriel-Ambroise de Bernes de Longvilliers
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Gabriel-Ambroise de Bernes de Longvilliers, marquis de Longvilliers, est né 9 avril 1755 à Walincourt (Nord) et est décédé en 1832.

Il est le fils d'Antoine François Louis Marie de Bernes de Longvilliers (1727-1811) et de Catherine de Salperwick (1728-1765).
Officier de cavalerie, il épousa le 20 mai 1779 Marie Joseph Isabelle van Cappel de La Nieppe, dont il eut deux enfants, Charles Xavier de Bernes de Longvilliers et Marie Antoinette Françoise de Bernes de Longvilliers.
C'est lui qui en 1780 fit reconstruire le château de Longvilliers. Pour cela les pierres de l'ancienne forteresse furent récupérées pour édifier le logis principal dans le style de l'époque, en conservant cependant l'une des tours. Suite à la révolution, il dut émigrer et ses biens, dont le château de Longvilliers furent confisqués et vendus.

Cependant en 1857, son neveu Octave de Bernes de Longvilliers racheta le château, sans ses terres, aux enchères.
 
Giraux Sannier
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Giraux Sannier est un architecte renommé du XVIIIème siecle, né en 1721 à Saint-Martin-Boulogne au Mont Lambert et décédé le 30 septembre 1804.
Parmi ses réalisation encore visibles de nos jours, citons les châteaux d'Arry (dans la Somme), de Saint-Martin-Choquel, d'Hesdin l'Abbé (qui est maintenant l'hôtel Cléry), de Recq à Recques-sur-Course, de Colembert, l'église paroissiale Saint-Nicolas située place Dalton à Boulogne-sur-mer et l'hôtel construit pour le vicomte François Desandrouin à Boulogne-sur-mer, connu sous le nom de Palais impérial, Napoléon Bonaparte y ayant séjourné à plusieurs reprises. Aujourd'hui, le Palais impérial, situé 3 place Godefroy de Bouillon, est admirablement restauré et meublé selon l'époque; il abrite la Maison de la Recherche de l'Université du Littoral.

Le Lycée polyvalent de Saint-Martin-Boulogne porte son nom.
Des projets de travaux pour l'abbaye Notre-Dame de Longvilliers lui avaient été demandés. En raison de la démolition de l'abbaye à la révolution, on ne sait pas si ces travaux furent effectués.
Plusieurs croquis réalisés par Giraux Sannier datant de 1767 relatifs à ces travaux sont conservés à la bibliothèque municipale de Boulogne-sur-Mer: grille principale, chaire, petits autels et reposoir pour l'exposition du Saint Sacrement.


Projet de grille pour l'abbaye de Longvilliers
par Giraux Sannier
 
Le hareng côtier
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Ce personnage du mois est un poisson, mais pas n'importe lequel puisqu'il s'agit du "poisson roi" de la Côte d'Opale, le clupea harengus, une espèce de hareng. Ce petit poisson appartient à la famille des clupéidés, comme la sardine, l'anchois, l'alose, etc.
Le "hareng d'automne" est celui qui préfère la Côte d'Opale pour se reproduire. Chaque année il chemine, à dates fixes et par millions, le long de celle-ci.

En 1179 le pape Alexandre III donna l'autorisation d'exiger la dîme des harengs dans le comté de Flandre. Dans une charte de 1192, Ide, comtesse de Boulogne, renouvela pour Petresse [hameau devenu Saint-Pierre et absorbé par Calais en 1885] et Calais l'ordonnance du comte Philippe, son oncle, relative à la dîme des harengs (decima allecium*) au profit de l'abbaye de Saint-Bertin.

*dans le latin du moyen âge le hareng était nommé allecium ou allec.

de Witte C. (1777) - Le grand Cartulaire, ou Recueil général et chronologique des Chartes et Titres de l'abbaye de Saint-Bertin, Tome 1, pages 524-525.

Toutefois, il semble bien que, en dépît de toutes les pressions exercées, ce nouvel impôt n'ait jamais été acquitté, certains menaçant même de décimer les moines de Saint-Bertin plutôt que de leur payer la dîme.

Guérard M. (1840) - Collection des cartulaires de France, Tome III: Cartulaire de l'abbaye de Saint-Bertin. Paris: Crapelet, pages LXXII-LXXV.
Un lien officiel du hareng côtier avec Longvilliers a existé au moins depuis le 12ème siècle puisque la charte mentionnée ci-contre était cosignée par Hugues, abbé de Longvilliers (Hugo, abbas de Longvilleirs).


Plus récemment, de 1979 à 2002, Longvilliers a été l'une des communes participantes de l'un des plus grands festivals de folklore français qui se déroulait à Etaples-sur-Mer et dans les communes voisines.
Ce festival rassemblait, généralement autour du 15 août, les plus fameuses formations de danses folklorique et de chants traditionnels des provinces françaises, y compris des départements d'Outre Mer.

C'est le hareng qui donnait son nom au concours organisé dans le cadre de ce festival, les meilleures formations étant récompensées par des Harengs d'Or, d'Argent et de Bronze.

La municipalité de Longvilliers possède une série d'assiettes commémoratives de ce concours du Hareng d'Or.

1984 1986
1988 1990 1993 1997
2000 2002

De nos jours l'arrivée du hareng d'automne est fêtée à Longvilliers au cours de la "soirée hareng" organisée par le Comité des Fêtes, qui a lieu cette année 2016 le 5 novembre.
 
Ernest Bigand
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Ernest Bigand, né à Frencq en 1843, était instituteur à Longvilliers avant la fin du 19ème siècle.
On peut voir, dans le recensement de 1886 qu'il y habitait avec sa femme et son père.



La mairie de Longvilliers possède dans ses archives un document manuscrit, que ceux qui le connaissent appellent "le cahier de l'instituteur".
Ce document ne comporte ni nom de l'auteur ni date, seulement la mention qu'il a été réalisé pour l'exposition scolaire à Arras.

Ceci fait référence à l'exposition scolaire organisée à Arras en 1888, en vue de sélectionner les travaux qui représenteraient le Pas-de-Calais à l'exposition universelle de 1889. A cette occasion furent écrites de nombreuses monographies communales.
C'est Ernest Bigand qui était l'instituteur de Longvilliers à cette date et qui est donc l'auteur de ce texte, qui comporte 227 pages, dont quelques unes sont manquantes. Ce document, plutôt q'une véritable monographie, constitue un travail de géographie locale pour les leçons.
 
Sainte Ide de Boulogne
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Ide de Boulogne (ou Ide de Lorraine) fut une femme exceptionnelle.
Descendante de Charlemagne et nièce du Pape Etienne XI, elle naquit vers 1040 en Ardennes. Elle épousa à 17 ans Eustache II, dit aux Gernons (longues moustaches), qui fut comte de Boulogne de 1047 à 1088 (environ).

Son influence politique fut considérable. Elle fut mère de deux rois, Godefroy de Bouillon et Baudouin d'Edesse, souverains du royaume latin de Jérusalem, et sa petite fille Mathilde monta sur le trône d'Angleterre.
Elle décéda en 1113, après avoir fondé de nombreuses abbayes, surtout en Picardie. Sa charité auprès des pauvres lui valut de devenir sainte. On dit, qu'après avoir été à la tête d'une immense fortune, elle mourut en ne possédant plus que sa robe de bure, ayant tout donné aux pauvres et au financement de la première croisade.

Elle est fêtée le 13 avril qui pourrait être le jour décès. En avril 1478, le roi Louis XI la nomma patronne de Boulogne et de son comté.

Dickès J.-P. (2004) - Sainte Ide de Boulogne. Versailles: Éditions de Paris, 262 pages.
Ducatel F. (1900) - Vie de Sainte Ide de Lorraine, comtesse de Boulogne. Boulogne: éditions Desclé, 239 pages.
Grammont P. (1978) - Ide de Lorraine, comtesse de Boulogne: Une vie sainte en des temps difficiles, 1040-1113. Bayeux: Monastè des bénédictines, 83 pages.

C'est son époux Eustache II qui fit construire en 1049 une forteresse qui fut à l'origine du développement de Longvilliers.
Selon dans la chanson du chevalier au cygne, texte écrit au 13ème siècle pour rehausser la gloire du héros de la première croisade, Godefroy de Bouillon, en lui donnant une origine mythique, Eustache II aurait possédé à Longvilliers une ferme de 1000 moutons. On peut lire dans ce texte que le comte ("li quens") Eustache donna la métairie de Longvilliers à son épouse Ide.
Ce don provoqua aussitôt chez celle-ci le désir d'avoir des enfants (page 19)
Selon Ernest Deseille (1885-1886), ce don pourrait avoir déterminé la comtesse Ide à séjourner quelque temps à Longvilliers avec son fils, Godefroy de Bouillon, "dans un lieu si propice au développement de la santé et des forces d'un enfant". Le nom de Godefroy de Bouillon fut d'ailleurs donné à une tour du château de Longvilliers.
On peut encore noter que la petite fille de Ide, Mathilde eut un rôle important dans la création de l'abbaye Notre Dame de Longvilliers.

La chanson du chevalier au cygne et de Godefroid de Bouillon publiée par C. Hippeau (1877). Deuxième partie Godefroid de Bouillon. Paris: Chez Auguste Aubry, page 15.
Deseille E. (1885-1886) - Mémoires de la Société Académique de l'Arrondissement de Boulogne-sur-Mer, tome 8. Boulogne-sur-Mer: Imprimerie Aigre, page 17.

 
Le Cardinal de Richelieu
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Son abbaye royale cistercienne a fait que des personnages parmi les plus illustres du royaume ont eu des liens avec Longvilliers. Ainsi le personnage du mois est le Cardinal de Richelieu, né sous le nom d'Armand Jean du Plessis.
Du 29 avril 1624, date à laquelle il entra au Conseil du roi Louis XIII, jusqu'à sa mort, dix-huit ans plus tard, on peut dire qu'il fut le maître de la France. Il est aussi célèbre pour avoir fondé en 1635 l'Académie française.


Quelques dates marquantes de sa vie

9 septembre 1585 - Naissance de Richelieu à Paris
18 décembre 1606 - Le roi Henri IV le nomme évêque de Luçon à 21 ans
5 septembre 1622 - Il est fait Cardinal
29 avril 1624 - Il entre au Conseil du roi Louis XIII
13 août 1624 - Il en prend la direction (équivalent de premier ministre)
26 novembre 1629 - Le titre de duc de Richelieu, pair de France est créé
29 janvier 1635 - Il fonde officiellement l'Académie française
4 décembre 1642 - Mort de Richelieu à Paris
C'est par une lettre, datée du 6 mai 1642 et adressée à François Sublet de Noyers, secrétaire d'état du roi Louis XIII, que Richelieu fait la demande au roi de "gratifier" Roger d'Aumont de Chappes de l'abbaye de Longvilliers, pour succèder à Claude de S. Bonnet de Toiras (Avenel, 1874, page 305).

Cette lettre illustre le régime de la commende selon lequel l'abbaye était donné par le roi en usufruit, ou commende, à un ecclésiastique (ou même à un laïc), le commendataire qui en percevait les revenus, souvent sans aucune contrepartie (voir la partie Histoire). Ce dernier était bien évidemment choisi parmi les fidèles serviteurs de la monarchie.
Malgré la démolition de l'abbaye à la révolution, ce choix de Richelieu a laissé des traces encore visible de nos jours, puisqu'à l'entrée de la ferme de la Longueroye, qui était une dépendance de l'abbaye, on peut voir un blason sculpté qui représente les armes de Roger d'Aumont de Chappes.

La présence de cette pierre laisse penser que Roger d'Aumont de Chappes fit effectuer des travaux de restauration importants dans cette ferme. C'est donc peut-être en partie grâce à Richelieu que la grange cistercienne de la Longueroye, classée monument historique, est encore remarquable de nos jours.
 
René de Belleval
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René de Belleval est un historien, généalogiste et homme de lettres, né à Abbeville (Somme) le 27 juin 1837, mort à Beauvais (Oise) le 24 septembre 1900. Il fut également sous-préfet dans plusieurs villes, et en particulier à Béthune (Pas-de-calais).
A la mort de son père, Louis Charles, marquis de Belleval, en 1875, il releva le titre de marquis de Belleval.
Il est l'auteur de nombreux ouvrages d'histoire générale ou régionale et de généalogie, consacrés principalement à la Picardie. Il publia aussi plusieurs romans.
Ses travaux sont basés sur l'importante bibliothèque de documents manuscrits et d'ouvrages imprimés, réunie par sa famille et par lui même. Celle-ci a été dispersée dans des ventes, la première ayant eu lieu de son vivant en janvier 1892.

Visite virtuelle
du château de Longvilliers en 1602
par René de Belleval


Une fortune considérable
au château de Longvilliers en 1602
par René de Belleval
Longvilliers a une place importante dans ses publications.
Cette place est due à un membre de sa famille, François de Belleval, qui fut Baron de Longvilliers de 1593 à 1602 et fut dinstingué par le roi Henri IV qui lui donna le collier de son ordre et en fit un des gentilshommes ordinaire de sa chambre.
C'est en janvier 1593 que François de Belleval épousa l'héritière du château de Longvilliers, Diane de Sourhouette du Halde. Il mourut jeune, en février 1602. Il fut alors établi un inventaire du château. C'est en se servant de cet inventaire et des documents conservés par sa famille que René de Belleval reconstitua le plan du château de Longvilliers et fournit un état des biens considérables qui s'y trouvaient. La description du chàteau montre un ensemble de pièces et dépendances qui paraissent assez luxueux pour l'époque.
Les commentaires de l'auteur mettent en avant l'importance qu'avaient le château de Longvilliers et ses seigneurs. En particulier, à propos de l'artillerie, "c'est ce qui prouve que la possession de Longvilliers exerçait une certaine influence sur les destinées de la contrée." Et à propos des bijoux et pierreries, "Madame de Longvilliers ne devait se laisser distancer par personne, car c'est un véritable éblouis- sement d'or et de pierres précieuses."

de Belleval R. (1879) - Nos Pères, mœurs et coutumes du temps passé. Paris: Th. Olmer.
de Belleval R. (1900) - Les derniers Valois: François II, Charles IX, Henri III. Paris: Librairie historique et militaire Henri Vivien.

 
René de Mailly
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René de Mailly, né aux environs de 1540, appartenait à une famille illustre. Il était le fils de René 1er de Mailly, baron de Mailly et de Marie Françoise de Hangart, dame de Remaugies.
Son père, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi et chevalier de Son Ordre, fut notamment Capitaine et Gouverneur de Montreuil, avec "droit à pourvoir pour sa famille au siège Abbatial de Longvillers en Boulonnais".
Religieux dès 1566, René de Mailly fut Prieur de Davenescourt (Somme) et Abbé de Longvilliers et de Toussains (par résignation de son oncle François). Il mourut le 10 novembre 1618 à Longvilliers.
La pierre tombale de René de Mailly fut retrouvée par Albert Leroy, historien du pays de Montreuil et auteur des "vieilles fermes du pays de Montreuil" paru en 1972, dans une maison de Longvilliers, proche de l'ancienne abbaye. Elle constituait le seuil de cette maison construite avec des matériaux provenant de l'abbaye.
René de Mailly fut un des abbés commendataires les plus remarquables de l'abbaye de Longvilliers dont il assura pendant 52 ans la prospérité. Il releva l'église et les cloîtres démolis pendant les guerres.

 
Gabrielle
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Au 16ème siècle, l'église Saint Nicolas de Longvilliers possédait sans nul doute une très belle sonnerie, digne de son clocher. Mais vers la fin du siècle, les cloches disparurent, victimes de la guerre de la ligue (1585-1598), probablement des espagnols des garnisons d'Hesdin ou de Saint-Omer, et furent sans doute fondues.
Elles furent rapidement remplacées par une nouvelle cloche unique, nommée Gabrielle.

Celle-ci porte l'inscription suivante:

Comme le montre l'inscription ci-contre, Gabrielle est datée de 1598. Elle est due à l'initiative de François de Belleval et de son épouse Diane de Sourhouette du Halde, les châtelains de cette époque. Figurent également les noms de leur fille Marie de Belleval, du curé Carluy, ainsi que de plusieurs habitants de Longvilliers, peut-être les marguilliers (ceux qui avaient la charge du registre des personnes qui recevaient les aumônes de l'église).

Gabrielle pèse 784 kilos, mais elle ne fait que 75 centimètres de diamètre, ce qui relativement peu pour l'importance du clocher. Elle donne le fa.

On notera encore que ce n'est que plus de 200 ans plus tard qu'elle fut complétée par une deuxième cloche, moins lourde, nommée Françoise. Les deux cloches furent bénies le 29 Juin 1902.

Rodière Roger (1899) - Notes sur quelques cloches anciennes de Picardie et d'Artois. Mémoires de la Commission départementale des monuments historiques du Pas-de-CalaisTome II(1), 308-383 (voir pages 334 à 337).

 
Françoise
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Aprè Gabrielle, la plus lourde des deux cloches de l'église Saint Nicolas de Longvilliers qui en 1598 avait remplacé les cloches disparues pendant la guerre de la ligue (1585-1598), le personnage du mois est la seconde cloche, dénommée Françoise.
De part et d'autre de la voute, les deux cordes actionnant les cloches
Elle s'appelle Françoise, c'est une  Longvilloise, elle ne dit pas mi, mais elle donne le la bémol et pèse 400 kgs (contre 784 kgs pour Gabrielle).

Elle aurait pu s'appeler Désirée car il fallut attendre plus de 200 ans pour que l'église Saint Nicolas eût sa seconde cloche. Pourtant, dans son testament du 15 décembre 1679 Marthe de Levrien, Dame de Longvilliers, veuve de Messire Antoine de Lumbres, avait légué à l'église de Longvilliers 150 livres "pour avoir une seconde cloche".
On ne sait pas si cette somme fut effectivement donnée, mais cela n'eut pas de résultat et il fallut attendre qu'Arnold de Bernes, Marquis de Longvilliers (1852-1914), offrît cette seconde cloche.
A noter que les deux cloches furent bénies le 29 Juin 1902.

Rodière Roger (1899) - Notes sur quelques cloches anciennes de Picardie et d'Artois. Mémoires de la Commission départementale des monuments historiques du Pas-de-CalaisTome II(1), 308-383 (voir pages 334 à 337).

 
Truando
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Le personnage du mois est un trio de musiciens, qui se présente lui-même de la manière suivante.

C'est un trio débilatoire pour animations de rue, concerts, kermesses, baptêmes,…
Prenez un pianiste bercé trop près du mur par la musique classique et la variété française, un guitariste passionné des Beatles et de la pop anglaise. Mélangez le tout avec un batteur percussioniste fou et burlesque, mettez leur des roulettes histoire de pouvoir bouger et un costume histoire de paraître sérieux et vous obtiendrez Truando.
Le mélange est explosif, bourré d'humour tout en étant bien entendu musical.
Afin d'ajouter une touche supplémentaire, le trio se veut déambulatoire, avec deux chariots équipés afin de pouvoir déambuler dans les rues ou expos mais peut être aussi en installation fixe.

Les trois acolytes sont Yohann Ducamp (guitare, champ), Laurent Binda (percussions, choeurs) et J-Ph Rabbit (clavier, chant).
Le trio Truando a donné un concert gratuit dans les jardins de la mairie de Longvilliers le vendredi 7 juillet 2017 à 18h30, dans le cadre du festival Monte le Son, qui annonce le festival Rock-en-Stock d'Etaples-sur-Mer.

Télécharger
la présentation du trio Truando
 
Roger Rodière
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Roger Rodière, né et décédé à Montreuil-sur-Mer, respectivement le 3 octobre 1870 et le 14 septembre 1944, était un érudit historien qui laissa une œuvre particulièrement importante. Sa fortune personnelle, héritée de son père Jacques Rodière, notaire, lui permit de se consacrer à l'histoire régionale et à l'archéologie. Il fut spécialiste reconnu dans de nombreux domaine comme l'épigraphie, l'héraldique, la généalogie et l'archi- tecture, et tout particulièrement en ce qui concerne le pays de Montreuil-sur-Mer.
Sa bibliothèque, qui fut léguée aux Archives départe- mentales du Pas-de-Calais, constitue un ensemble précieux dans tous les domaines précédents.
Il fut secrétaire de la Commission Départementale des Monuments Historiques du Pas-de-Calais pendant plus de trente ans (1912-1944). On pourra trouver la liste de ses publications sur le site de la Bibliothèque nationale de France qui mentionne 162 documents, dont 151 publications dont il est l'auteur et 4 ouvrages collectifs dont il est l'éditeur scientifique.
Le 15 juin 1973, le musée du Vieux Montreuil fut renommé musée Roger Rodière, lui rendant ainnsi un hommage mérité. Classé musée de France le 1er janvier 2003, il est installé dans la citadelle de Montreuil-sur-Mer.
Si Roger Rodière eut souvent l'occasion de faire référence à Longvilliers, trois de ses publications con- cernent son église et fournissent de précieuses indications.

Dans la première (Rodière, 1899), il donne une description détaillée de la plus grande des deux cloches, datée de 1598, et fournit des renseignements importants sur les seigneurs de cette époque.

Dans la deuxième (Rodière, 1925), il met en avant la restauration des dalles funéraires, due à l'initiative de François de Bernes, marquis de Longvilliers.

Dans la troisième (Rodière, 1935), il constate que le blason qui figure sur la clef de voûte du croisillon nord porte les armes de François de Créquy, devenu seigneur de Longvilliers par son mariage avec Marguerite Blondel en 1473, et décédé en septembre 1518. Selon Rodière ces dates limitent celle de la construction de cette partie de l'église. Il remarque également que les deux écussons sur la verrière du maître-autel sont les armes des père et mère de Marguerite Blondel: Jean Blondel et sa femme Chrétienne de Courteheuse. Ceci semblerait indiquer que le chevet serait plus ancien que le croisillon nord. Cependant, pour Rodière l'église paraît bien avoir été construite d'un seul jet: "Il est probable que les travaux, commencés par l'abside, furent exécutés avec quelque lenteur, et que Jean Blondel, encore vivant quand on construisait le choeur, était remplacé par son gendre lors de l'érection du transsept."

Rodière R. (1899) - Notes sur quelques cloches anciennes de Picardie et d'Artois. Mémoires de la Commission départementale des monuments historiques du Pas-de-Calais, II(1) 308-383 (voir pages 334 à 337).
Rodière (1925) - Communication sur les monuments funéraires de l'église de Longvilliers. Bulletin de la Commission départementale des monuments historiques du Pas-de-Calais, IV(5), pages 472-473.
Rodière R. (1935) - De l'utilité du blason pour dater les églises. Mémoires de la Commission départementale des monuments historiques du Pas-de-Calais, 3(4), 409-425 (voir pages 418 et 419).

 
Les frères Dixson
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Le personnage du mois est un clan composé de quatre frères, les Dixson (ou Decson), une famille d'aventuriers écossais.
Il s'agissait de Charles, l'aîné, archer de la garde écossaise du corps du roi, ou "corps des 25 apppointés de la compagnie écossaise" plus connus sous l'appel- lation "gardes de la Manche", puis gouverneur d'Etaples; Thomas; Alexandre, écuyer demeurant à Longvilliers puis à Recques; Adam.

Ces quatre aventuriers terrorisaient le Haut-Boulonnais.
Quand Ambroise de Besgues (ou Begge), chevalier seigneur de Longvilliers à partir de 1555, meurt sans enfant, au plus tard en 1560, c'est sa sœur Anne qui devient "dame de la châtellenie de Longvilliers", jusqu'à son décès en 1578.
Elle avait épousé Michel d'abord d'Orbesson dont elle avait eu une fille Marguerite d'Orbesson qu'épousera Thomas Dixson, puis en seconde noce Charles Dixson.

Roger Rodière (1933, pages 296-297) décrit ainsi cette période agitée de l'histoire de Longvilliers:
« quand Longvilliers tomba, des nobles et généreuses mains des Créquy, aux crocs rapaces des Besghes et des d'Orbenson, puis surtout des Dixson, son histoire n'est qu'une succession de rapts, de captations et de brigandages, jusqu'au jour où, le 15 décembre 1578, le roi donne lettres patentes pour assembler le ban et l'arrière-ban, pour assièger Charles et Thomas Dixson », réfugiés au château de Longvilliers.

Champagne M. (2011) - La châtellenie de Longvilliers de 1513 à 1650. Wambrechies: Groupement Généalogique de la Région du Nord.

Rodière R. (1933) - La Picardie Historique et Monumentale. Le Pays de Montreuil. Amiens: Yvert, Paris: Picard.
 
L'abbé Robert Paul Lepoutre
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L'abbé Robert Paul Lepoutre est né à Roubaix le 9 février 1898 et est décédé à Mouvaux le 23 décembre 1985. C'était un homme d'«un dynamisme peu commun» et d'une «proverbiale modestie» (La Voix du Nord, septembre 1953), qui fut apprécié partout où il passa. C'était aussi un érudit, qui obtint à Rôme les diplômes de docteur en philosophie scolastique en italien et de docteur en philosophie en anglais.

La Voix du Nord, 1976

L'aspect de sa vie qui nous intéresse ici est que, en 1933, sa famille achète une propriété dite «manoir de Menneville», à Echinghen près de Boulogne-sur-mer. C'est lui qui en est l'instigateur, bien entendu pas pour avoir un bien personnel, mais pour faire une colonie de vacances pour sa paroisse d'origine, Saint Martin de Roubaix, avec construction d'une chapelle, d'une piscine et de dortoirs.
C'est de là qu'il parcourt avec une énergie sans faille tout le Boulonnais, passionné par l'histoire locale et la géologie de cette région. Il publie ainsi un ouvrage en trois volumes intitulés Itinéraires en Boulonnais. Il s'agit d'un guide dactylographié pour des circuits de balades historiques, comportant de nombreuses illustrations et cartes.
Notons que son œuvre caritative au manoir de Menne- ville a été poursuivie sous une autre forme, puisque celui-ci est depuis 1982 la propriété d'Emmaüs.
En ce qui concerne Longvilliers, on lui doit notamment deux essais de reconstitution, d'une part du château au début du XVIIe siècle, et d'autre part du site de l'abbaye.


Dessins de l'abbé Robert-Paul Lepoutre


Pour en savoir plus
Bulletin N°71
de l'Association Culturelle et Historique
de Faches-Thumesnil (septembre 2007)
 
Osmond de Longvillers
Son lien avec Longvilliers
Des plus illustres parmi les personnages de l'histoire de France sont liés à Longvilliers.
Le personnage du mois, Osmond de Longvillers, surnommé «la bête», est lui un illustre inconnu, dont on se sait rien, hormis son testament ci-contre qui se trouve dans le cartulaire de Saint-Bertin, sans indication de date.

Souquet M. (1862-1867) - Bulletin de la Commission des Antiquités Départementales du Pas-de-Calais, tome 2, page 71, cité par Champagne M. (2007) - La Châtellenie de Longvilliers du 12e au 14e siècle, ses seigneurs et leurs alliances. Wambrechies: Groupement Généalogique de la Région du Nord, AM 301, page 6.

Osmond de Longvillers a laissé un testament, probablement du 11ème siècle, par lequel «il lègue à l'abbaye de la Sainte Trinité 3 arpents de vigne situés à Longvillers 'pour le repos de son âme et celui de ses parents, pour en avoir la propriété après sa mort dans le cas où il ne laisserait pas d'enfants légitimes. Dans le cas contraire, le bien serait partagé par moitié entre ses enfants et les moines'».

Ce testament (et aussi au moins deux autres actes) montre qu'à cette époque on cultivait la vigne à Longvilliers!
 
Pierre Desrumaux
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Pierre Desrumaux est décédé à Montreuil-sur-Mer le dimanche 19 novembre 2017 à l'âge de 86 ans.
En 1968 lui et sa femme Francine ont un coup de foudre pour l'ancien presbytère de Longvilliers, au hasard de la lecture d'une petite annonce dans le quotidien La Voix du Nord. Ce n'est pas tout à fait par hasard car, habitant alors à Marcq-en-Barœul, ils cherchent une maison de vacances, à la campagne non loin de la mer.
Quelques lignes ont suffit pour que Francine et Pierre tombent sous le charme des lieux. Vente aux enchères et à la bougie. Plein de monde dans la mairie de Longvilliers, mais ils sont les seuls acheteurs.
Le maillet retentit pour l'adjudication. Un moment de panique. Tout se passe si bien: Y-a-t-il un vice caché? Pas du tout: Juste une demeure de 150 m2, nichée sur 2 000 m2 de terrain, totalement inhabitable. Ni eau courante, ni électricité, seulement le puits qui existe encore de nos jours.
De lourds travaux, des artisans, des week-ends passés avec leurs quatre enfants en campant dans des tentes de l'armée, plus de vingt années permettent de rendre les lieux habitables.
Le presbytère revit et devient le théâtre de réunions familiales inoubliables. Des messes y sont même célébrées par l'abbé Jean Desrumaux, le frère de Pierre.
Infatigable, le couple transforme ensuite la dépendance en gîte rural pour le plus grand bonheur des vacanciers.
En 2014, pour des raisons de santé, ils sont contraints de partir: "On a mis tout notre cœur dans ce presbytère et dans sa rénovation. Aujourd'hui, on doit le vendre. Il y a quelques amateurs. Mais on tient absolument à le céder à des personnes qui auront aussi un coup de foudre pour la bâtisse". Comme eux il y a plus de quarante ans.
Pierre et Francine s'investissent dans la vie associative et municipale de Longvilliers. De 1989 à 1995 Pierre Desrumaux en est le maire.

"On avait été si bien accueillis ici qu'on a voulu, à notre tour quand l'opportunité s'est présentée, aider notre village".

Note personnelle

Hasard de la vie encore? Vendredi 17 novembre 2017, je suis allé dans le presbytère de Longvilliers et j'ai pénétré dans l'ancien bureau de Pierre Desrumaux. Un instant privilègié et une intense émotion, en découvrant SA grande table toujours présente au milieu de SON bureau et en ressentant SA présence.
Ce n'est que quelques minutes après que j'ai appris qu'il venait d'être hospitalisé, sans espoir de revoir une dernière fois le presbytère de Longvilliers dont la vie continue.
 
Antoine de Bourbon-Bueil, comte de Moret
Son lien avec Longvilliers
Antoine de Bourbon-Bueil, comte de Moret, est l'un des quatorze enfants "officiels" du roi Henri IV. Outre les six enfants légitimes qu'il eut de son épouse Marie de Médicis, le bon roi Henri eut huit enfants naturels légitimés de quatre femmes différentes.

Antoine, né en 1607 et légitimé en 1608 est le fils de Jacqueline de Bueil. Il a été élevé avec tous les autres enfants officiels d'Henri IV, ses six frères et ses sept sœurs dans le château de Saint-Germain-en-Laye.
En 1629 il est abbé commendataire de l'abbaye Notre Dame de Longvilliers. Longvilliers peut donc s'enorgueillir d'avoir eu un fils du roi Henri IV parmi ses abbés, même s'il ne vint sans doute jamais dans son abbaye.

Doit-on s'étonner de lire que le 29 avril 1610, alors qu'il est âgé de trois ans, il est déjà nommé par son père (juste avant son assassinat le 14 mai 1610) abbé commendataire de l'abbaye de Savigny dans la Manche?
En 1620, à treize ans, Antoine devient abbé de Saint-Étienne de Caen. Il profite des riches revenus de l'abbaye normande. Pendant les 12 ans où il est à la tête de l'abbaye, il entre constamment en conflit avec les religieux.
Outre Savigny (Manche), Caen (Calvados), il a été abbé de Saint-Pierre de Marcilhac-sur Célé (Lot), Signy (Ardennes), Marseille [abbaye Saint-Victor] (Bouches-du-Rhône) et Meaux [abbaye Saint-Faron] (Seine-et-Marne).

On a pu dire que, digne fils de son père, il ne reculait devant aucune aventure galante.

Le 1er septembre 1632, alors qu'il n'est âgé que de 25 ans, il est mortellement blessé d'un coup de mousquet à la bataille de Castelnaudary. Il était encore abbé de Longvilliers.
 
Eustache II, dit aux Gernons
Son lien avec Longvilliers
Eustache II, dit aux Gernons (longues moustaches) fut comte de Boulogne de 1047 à 1088 (environ). Il épousa en secondes noces Ide de Lorraine (Sainte Ide). Leur fils Godefroy de Bouillon fut le célèbre héros de la première croisade et leur petite fille Mathilde devint reine d'Angleterre.

Eustache II a déjà été l'un des personnages du mois. C'est pour un autre lien avec Longvilliers qu'il est présent ce mois-ci.




Ces alexandrins nous ramènent aux origines de Longvilliers, en nous fournissant d'intéressantes indications. Ils sont extraits de la chanson du Chevalier au Cygne, texte écrit au 13ème siècle pour rehausser la gloire du héros de la première croisade, Godefroy de Bouillon, en lui donnant une origine mythique. Ce texte fait l'objet de plusieurs versions écrites.

La chanson du chevalier au cygne et de Godefroid de Bouillon publiée par C. Hippeau (1877). Deuxième partie Godefroid de Bouillon. Paris: Chez Auguste Aubry, page 15.

La scène se passe vers 1056-1057, plusieurs année après la construction de la première forteresse de Longvilliers, à l'initiative d'Eustache II.
Le comte Eustache II [li quens Witasses] de Boulogne qui vient d'épouser Ide de Lorraine - qui dans la chanson est la fille du chevalier au cygne - donne pour cette occasion de grandes fêtes à Boulogne.
Selon l'auteur de la chanson du Chevalier au Cygne, le comte de Boulogne possédait à Longvilliers une métairie [moitoierie] qui comportait un millier de brebis et moutons.
Même si l'on considère que les poètes, appelès à l'époque trouvères, ont toujours tendance à exagérer et qu'il fallait en outre une rime à Loncviler, il paraît s'agir d'une ferme d'une importance exceptionnelle.
Faut-il voir dans cette ferme l'origine du nom Longvilliers? Celui-ci apparaît en latin comme Longum Villare. On en a donné la traduction "la longue ferme", mais Villare signifie en fait "relatif à la maison des champs [la villa]". Il pourrait donc s'agir, soit de la longue dépendance de la métairie, soit de la longue métairie si celle-ci faisait elle-même partie d'un ensemble plus vaste.

Notons encore que le nom de Godefroy de Bouillon, fils d'Eustache II, fut donné à l'une des tours du château de Longvilliers.
 
Nicolas Blondel
Son lien avec Longvilliers
Au 15ème siècle, Jean IV Blondel, dit "le grand seigneur de Longvilliers", était également seigneur de Dominois, Grévillers, Petit-Cemin, Marquise, Argoules, etc. Il n'eut qu'une fille de sa femme légitime Chrétienne de Courteheuse, mais il eut plusieurs unions illégitimes, notamment avec Marie des Granges, dont il eut un fils Nicolas dit Collinet.
Jean IV Blondel essaya de transmettre son héritage à son fils naturel. Il lui fit don du quint (le cinquième) de la seigneurerie de Longvilliers pour en jouir sa vie durant. Mais Nicolas ne put parvenir à "se faire décréter audit don par justice" et perdit ses droits contre les sieurs de Créquy et de Benserade. Cette succession déférée à un bâtard était trop en dehors des lois et coutumes. Son père avait cependant réussi à le faire légitimer par lettres royales datées de novembre 1480, dans lesquelles il est reconnu comme fils naturel de défunt Jean Blondel et de Marie des Granges.
Nicolas Blondel, faute d'en être le seigneur, resta donc le "bâtard de Longvilliers". Cela ne l'empêcha pas d'épouser l'héritière de Bellebronne (ou Bellebrune) et il "fit une riche et puissante maison".

Plusieurs de ses arrières petits-fils furent reçus chevaliers de Malte et l'un d'eux Gédéon devint même grand prieur de France, malgré la règle qui exigeait des chevaliers de l'ordre une filiation légitime.

Rodière R. (1906) - Chartes diverses du Boulonnais. Mémoires de la Société académique de l'arrondissement de Boulogne-sur-Mer, tome 24. Boulogne-sur-Mer, Imprimerie G. Hamain, pages 173-174.

Champagne M. (2009) - La Châtellenie de Longvilliers de 1377 à 1513, Les Blondel de Longvilliers et Blondel de Joigny. Wambrechies: Groupement Généalogique de la Région du Nord, ouvrage publié en deux volumes, AM 353, 175 pages.
 
Michel Champagne
Son lien avec Longvilliers
Michel Champagne est un généalogiste et historien du Pas-de-Calais né en 1956. Ses travaux portent essentiellement sur le pays de Pévèle, le Haut-Pays, le Boulonnais et le Ponthieu. Il a effectué de très nombreuses analyses et transcriptions de chartes, actes notariés et autres documents anciens. Il est l'auteur de multiples contributions dans les revues d'histoire et de généalogies de la région du Nord.

Michel Champagne est en particulier l'auteur de cinq ouvrages très détaillés consacrés, pour quatre d'entre eux à l'histoire de la châtellenie de Longvilliers du 12ème siècle jusqu'à 1650, et pour le cinquième à l'Abbaye de Longvilliers.

Ces ouvrages, publiés entre 2007 et 2011 cosntituent indéniablement une référence essentielle sur l'histoire de Longvilliers.

Champagne M. (2007) - La Châtellenie de Longvilliers du 12e au 14e siècle, ses seigneurs et leurs alliances. Wambrechies: Groupement Généalogique de la Région du Nord, AM 301, 105 pages.

Champagne M. (2009) - La Châtellenie de Longvilliers de 1377 à 1513, Les Blondel de Longvilliers et Blondel de Joigny. Wambrechies: Groupement Généalogique de la Région du Nord, ouvrage publié en deux volumes, AM 353, 175 pages.

Champagne M. (2009) -  L'Abbaye de Longvilliers, actes et documents, 1132-1793. Wambrechies: Groupement Généalogique de la Région du Nord, AM 379, 72 pages.

Champagne M. (2011) -  La châtellenie de Longvilliers de 1513 à 1650. Wambrechies: Groupement Généalogique de la Région du Nord, AM 433, 136 pages.

Michel CHAMPAGNE
 
Charles-Louis Delahodde
Son lien avec Longvilliers
Charles-Louis Delahodde est mort assassiné en 1642.
Dans les registres de la paroisse Saint-Nicolas de Longvilliers, son acte de décès indique:

"Messire Charles Louis Delahodde, prêtre curé titulaire de Longvillers et Maresville son secours décéda le 10 août 1642, ayant été frappé d'un coup de poignard au dessous du palleron, et fut pour ce inhumé dans la chapelle de Notre Dame de l'Eglise dudit lieu par Messire Magnier prêtre curé propriétaire d'Attin et doyen de la doyenné de Frencq, assisté de (mot illisible) Prévôt vicaire de Longv."

On ne sait rien sur les causes et l'auteur du crime.
Il a été curé de Longvilliers de 1636 à 1642. Il a certainement été assassiné à l'entrée de la rue de Tateville. En 1860, les cantonniers découvrirent à cet endroit le sommet d'un gros grès; en creusant d'environ un mètre on trouva un autre grès. Ces grés constituaient une croix, qu'on voyait encore en 1780 et qui indiquait, suivant la tradition, l'endroit de son assassinat.
Il a été parrain à Longvilliers le 20 mars 1639 de Françoise Santune fille de Robert et de Françoise Dohen, le 12 mai 1639 de Jeanne Lemor fille de Pierre et d'Antoinette Sacheville.

Champagne M. (2009) -  L'Abbaye de Longvilliers, actes et documents, 1132-1793. Wambrechies: Groupement Généalogique de la Région du Nord, AM 379, 72 pages [voir pages 65-66].
 
Jean-Baptiste Baudelicque
Son lien avec Longvilliers
Jean-Baptiste Baudelicque est né à Etaples en 1750. Il est le descendant d'une famille de notables de cette ville qui en furent bailli royal de 1614 jusqu'au 11 septembre 1790. Il a été le dernier à exercer cette fonction.
A Etaples Il a été ensuite maire en 1791, président de la société populaire en 1792, président de l'administration municipale du canton en 1799, administrateur de la paroisse en 1803. Il a été également président du directoire du district de Boulogne.
Il est mort à Béthune en 1829.

Champagne M. (2009) -  L'Abbaye de Longvilliers, actes et documents, 1132-1793. Wambrechies: Groupement Généalogique de la Région du Nord, AM 379, 72 pages.
C'est lui qui le 5 mars 1791 a acheté l'abbaye de Longvilliers, avec son église et ses bâtiments, dont la ferme du moulin à eau, vendue comme bien national, pour la somme de 51 200 livres. L'abbaye a été ensuite livrée aux démolisseurs et il n'en subsiste que la ferme et quelques pans du mur d'enceinte.
On ajoutera encore que son fils Antoine a été curé de la paroisse Saint Nicolas de Longvilliers de 1801 à 1803. Le fait d'avoir prêté serment avec des réserves, "dans la mesure où les lois de l'église sont respectées" lui a valu d'être emprisonné un temps sous la Terreur.
Pour la petite histoire, Louis Marie le frère d'Antoine, également curé, s'est marié le 16 septembre 1793 alors qu'il exerçait son ministère à Sainte-Foy-sur-Longueville, près de Dieppe!
 
Charles D'Aumont
Son lien avec Longvilliers
Charles d'Aumont est né le 13 novembre 1634. Il est le fils d'Antoine-François d'Aumont de Rochebaron, gouverneur du Boulonnais (1635 à 1669) devenu maréchal de France en 1651 et de Catherine Scarron de Vavres.

Charles d'Aumont est devenu abbé commendataire de l'abbaye de Longvilliers en 1653, succédant à son oncle Roger D'Aumont de Chappes. Nous avons ici encore une illustration des dérives de la commende, l'abbé demeurant à Paris et se déchargeant totalement de la gestion de l'abbaye.
Ainsi le 5 février 1665,
"Me Charles D'Aulmont, conseiller et aumônier du Roy, abbé de l'abbaye de Luzarche en Limousin et d'Ardelle, Longvilliers et Beaulieu en Boulonnais, demeurant à Paris, rue Saint-Anthoine, paroisse Saint-Paul, donne procuration à Me Anthoine Meignot, bachelier en théologie de la faculté de Paris, de régir, gouverner et administrer ses biens et les revenus temporels desdites abbayes (procuration générale)" (Champagne, 2009, page 48).

On trouve dans le Journal du Marquis de Dangeau l'intéressante information suivante à la date du samedi 22 janvier 1695 (page 176):
"L'abbé d'Aumont, frère du duc d'Aumont, est mort. Il étoit enfermé à Saint-Lazare de puis fort longtemps; il avoit quatre abbayes, dont les deux meilleures sont Longvilliers et Uzerches; la plus forte ne va pas à plus de 10,000 livres de rente",
avec l'annotation
"Cet abbé d'Aumont étoit fou et enfermé."
L'abbaye de Longvilliers a donc eu à sa tête pendant des années un abbé "dont la maladie avait égaré la raison." Personne ne paraît s'en être préoccupé.

Champagne M. (2009) -  L'Abbaye de Longvilliers, actes et documents, 1132-1793. Wambrechies: Groupement Généalogique de la Région du Nord, AM 379, 72 pages.
Dangeau (Philippe de Courcillon, marquis de) (1855) - Journal du marquis de Dangeau, avec les additions du duc de Saint-Simon, volume 5, édité par E. Soulié, L. Dussieux, P. de Chennevières [et al.]. Paris: Firmin Didot.

 
Henri III
Son lien avec Longvilliers
Henri III est le dernier roi de France de la dynastie des Valois. Né le 19 septembre 1551 à Fontainebleau, il est monté sur le trône en 1574.
Nous retiendrons ici deux évènements de son règne
- le 23 décembre 1588 il fait assassiner le duc de Guise au château de Blois;
- le 2 août 1589 il est lui même assassiné au château de Saint-Cloud, par un moine dominicain Jacques Clément.

On sait que le Henri III était sur sa chaise percée à l'arrivée du moine. La version officielle le représente debout, mais il est peu vraisemblable qu'il se soit levé de sa chaise pour accueillir un simple moine!
Les largesses d'Henri III envers Pierre de Sourhouette du Halde, qui était son premier valet de chambre ont eu indirectement des conséquances importantes sur l'histoire de Longvilliers.
Du Halde put ainsi devenir propriétaire de la châtellenie de Longvilliers en 1580. On a même dit que le roi avait payé cette acquisition.

Du Halde participa aux deux évènements mentionnés ci-contre. C'est lui qui réveilla Henri III le matin de l'assassinat du duc de Guise et c'est lui qui introduisit dans la chambre du roi le moine Clément, qui allait poignarder Henri III au bas-ventre, et ses accompagnateurs.

En cette époque des guerres de religion, leur fidélité au roi protestant Henri III firent de Pierre de Sourhouette du Halde et son fils Charles la cible de la Ligue Catholique et le 30 janvier 1589 le château de Longvilliers fut attaqué par une armée imposante. Il subit des dégats importants et du Halde, grièvement blessé, du capituler.

En 1591, c'est la fille de Pierre, Diane qui hérita du château qu'elle conserva jusqu'à sa mort en 1650.
 
Société Béthunoise d'Éclairage et d'Énergie
Son lien avec Longvilliers
Le personnage du mois est une entreprise du 20ème siècle: la Société Béthunoise d'Éclairage et d'Énergie.

Celle-ci est une société anonyme créée en 1910 dont le siège social était à Bruay-en-Artois car, malgré son nom, il s'agit en fait d'une filiale des Mines de Bruay.
Ses activités étaient tournées vers l'énergie: production et distribution du gaz de houille, achat, transformation, production et distribution de l'énergie électrique. Après la nationalisation par la loi du 8 avril 1946, ses réseaux sont intégrés aux réseaux gaz et électricité de l'E.D.F.

La société faisait beaucoup de "propagande" pour l'usage de l'électricité, jusque sur les factures:

C'est en 1925 que le conseil municipal de Longvilliers décide l'électrification de la commune en monophasé par la Société Béthunoise d'Éclairage et d'Énergie pour la somme de 25 200 francs.
Tassin G. (1990) - Deux entreprises d'électricité filiales des compagnies minières: La Société Artésienne de Force et Lumière et la Société Béthunoise d'éclairage et d'Energie. Revue du Nord, 223-254.
 
Jean-Christophe Macquet
Son lien avec Longvilliers
S'il est né le 12 août 1965 à Nice, c'est à Étaples que Jean-Christophe Macquet a grandi:
"Mes racines sont ancrées dans les rivages de la Côte d'Opale. Mes ancêtres étaient des marins-pêcheurs et des marins tout court, qui sillonnèrent la Manche et toutes les mers du monde depuis Berck."

Il déménage ensuite pour Berck où il concilie ses études d'histoire et un poste de surveillant. C'est tout naturellement qu'il s'installe ensuite à Verton. Il travaille comme directeur du service culturel à la mairie d'Étaples-sur-Mer mais est aussi le secrétaire et membre fondateur de l'association Ecrit(S) du Nord, ainsi que secrétaire de l'association Stapula d'Étaples.

Jean-Christophe Macquet est l'auteur de nombreux romans policiers et nouvelles, et aussi d'un recueil de poésie et d'un livre pour enfants. Il a également participé à à la rédaction de l'ouvrage Contes et légendes de Flandres et de Picardie sous la direction de Marguerite Klein Lecat.

   

Comme l'indiquent les titres - Les Mystéres de Quentovic, Le vampire du stade Bollaert, Menaces sur l'Enduro... - l'action des ouvrages de Jean-Christophe Macquet se déroule en grande partie dans le Pas-de-Calais, et en particulier sur la Côte d'Opale. C'est ainsi que dans les Les carnets du major Tomasson paru en 2010 l'héroïne, la gendarmette Mylène Plantier, est amenée, au début du chapitre 3, à passer par Longvilliers:


Ceci permet d'apprendre à ceux qui ne connaissent pas (pas encore) Longvilliers qu'il existe une route directe (environ trois kilomètres) pour aller de Longvilliers à Frencq.
C'est aussi l'occasion de rappeler que depuis le 25 décembre 1997, la commune, qui s'appelait officiellement Longvillers a changé de nom pour devenir Longvilliers, et que la commune se situe dans la vallée de la Dordonne (même si on trouve aussi l'appelation Dordogne). On fera gentiment le reproche à l'auteur de l'avoir ignoré.

Macquet J.C. (2010) - Les carnets du major Tomasson. Villeneuve-d'Ascq: Editions Ravet-Anceau, collection Polars en Nord.

Promue après l'affaire du vampire du stade Bollaert, la gendarmette Mylène Plantier est mandatée pour servir d'interprète auprès de ressortissants allemands dont les parents ont été tués dans leur résidence secondaire en Baie de Canche. Et il n'agit pas de n'importe qui, puisque l'un des victimes n'est autre que l'ancien Maire d'Huckeswagen, commune de Rhénanie jumelée avec Etaples-sur-Mer. Quelqu'un les a assassinés pour leur voler de vieux carnets datant de la seconde guerre mondiale.

http://jcmacquetlivres.canalblog.com/

 
Marie-Agnès de Bernes de Longvilliers
Son lien avec Longvilliers
L'avis de décès suivant est paru dans Le Figaro
en octobre 2018

La comtesse Charles d'Erceville, la comtesse Olivier Le Couteulx de Caumont, le colonel et la comtesse Antoine de Longvilliers, sœurs Mechtilde de Longvilliers, o.s.b., Mme Edouard de Croutte, ses frère, sœurs et belle-soeur, ses 30 neveux, ses 107 petits-neveux et ses arrière-petits-neveux ont la douleur de vous faire part du retour à Dieu de Marie-Agnès de BERNES de LONGVILLIERS décédée le 13 octobre 2018.
La messe d'action de grâce sera célébrée le mercredi 17 octobre, à 10h30, en l'église Saint-Symphorien, à Versailles.
La famille de Bernes de Longvilliers reste très attachée à Longvilliers dont elle porte le nom.
L'inhumation a eu lieu le mercredi 17 octobre à 16 heures au cimetière de Longvilliers.

Pierres tombales de la famille de Bernes, faisant face au château

 
M. Landry
Son lien avec Longvilliers
Monsieur Landry est un percepteur de la 3ème république.

Au 19ème siècle, les percepteurs sont les fonctionnaires chargés du recouvrement, pour le compte de l'État, des contributions directes - contributions foncière, personnelle et mobilière, de la patente, des portes et fenêtres - instituées sous la Révolution. Ils gèrent parallèlement la recette des communes de leur circonscription.
Après le troisième empire, les percepteurs ont un rôle important dans l'inculcation aux populations d'un certain civisme fiscal, et, partant, dans la pacification des rapports entre l'état et la société française (Delalande, 2011).

Delalande N. (2011) - Les batailles de l'impôt. Consentement et résistances de 1789 à nos jours. Paris: Seuil.

L'information suivante est parue dans
Le Journal Officiel de la République Française
du 22 octobre 1876

Par arrêté du ministre des finances en date du 13 octobre 1874, ont été nommés:

On voit ainsi qu'en 1874 il y avait à Longvilliers un percepteur
qui pratiquait en quelque sorte le prélèvement à la source.
 
Anselme II de Cayeu
Son lien avec Longvilliers
Anselme (ou Anseau) II De Cayeu, dit "le jeune", est le fils d'Arnoul I de Cayeu qui est le premier connu de sa race à avoir été seigneur de Longvilliers à la fin du 12ème siècle. Il a accompagné Richard Cœur de Lion à la croisade, puis s'est allié au roi de France et au comte de Boulogne Renaud de Dammartin.
Pair du Boulonnais, Anselme sert fidèlement le comte de Boulogne Renaud de Dammartin, même lorsque celui-ci s'allie avec le roi d'Angleterre Jean sans Terre et Othon de Brunswick (Othon IV, empereur des romains de 1209 à 1215). C'est ainsi qu'il combat les armées du roi de France Philippe-Auguste (Philippe~II, roi de France de 1180 à 1223). au côté de Renaud, à la bataille Bouvines en juillet 1214. Malheureusement pour eux la défaite est totale dans cette bataille qui constitue la première victoire de la nation française.
Cependant, contrairement à Renaud, Anselme n'est pas fait prisonnier et est ensuite amnistié.

Champagne M. (2007) - La Châtellenie de Longvilliers du 12e au 14e siècle, ses seigneurs et leurs alliances. Wambrechies: Groupement Généalogique de la Région du Nord, AM 301, page 6.
Anselme II De Cayeu, qui a succédé à son père comme seigneur de Longvilliers, est un grand personnage à la cour du comte de Boulogne, ce qui illustre l'importance de la châtellenie de Longvilliers.

Malo (1898) écrit à propos du comte:

[...] sa cour ressemble à celle d'un prince. Les hautes dignités y sont tenues à titre d'office comme à la cour d'un roi; celle de connétable est remplie par Bauduin d'Hermelinghen, à la famille duquel elle appartient; après lui viennent le gonfalonier et le maréchal; [...] Enfin autour de lui se tiennent les châtelains de Fiennes, de Tingry, de Longvilliers et de Belle, et les douze barons du Boulonnais, ayant à leur tête les seigneurs de Doudeauville qui s'intitulent, les premiers d'entre eux. Lorsqu'il va rejoindre l'ost du roi de France, Renaud emmène avec lui Simon de Boulogne, Guillaume de Fiennes, Anseau de Cayeu. Eustache le Bouteiller, Hugues Kiéret, Guillaume de Montcavrel, Guillaume de Tiembronne et le seigneur de Maintenai (pages~112-113).

Malo H. (1898) - Un grand feudataire, Renaud de Dammartin et la coalition de Bouvines, contribution à l'étude du règne de Philippe-Auguste. Paris: Honoré Champion
 
Leulinghen-Bernes
Son lien avec Longvilliers
Ce personnage est une commune.

Leulinghen-Bernes est un village de 520 habitants de la côte d'Opale, situé au cœur du Grand Site des Deux Caps, à mi-chemin entre Calais et Boulogne-sur-Mer, au Nord de Marquise.



Site Internet
de Leulinghen-Bernes

La composante "Bernes" de la commune a donné son nom à la famille De Bernes, l'un des premiers seigneurs de ce nom étant Ponus de Bernes, écuyer, seigneur de Bernes en 1535. Cette famille a toujours possédé la seigneurie.
Marthe de Montbéton, qui avait hérité de la châtellenie de Longvilliers épousa le 14 février 1638 François de Bernes de la Comté, qui fut à l'origine de la lignée des Bernes de Longvilliers, ses descendants ayant ajouté Longvilliers (Longvillers à l'époque) à leur patronyme. Le château est toujours la propriété de cette famille.

De là vient le lien entre les communes qui ont toutes les deux adopté pour armoiries celles de la famille de Bernes.
Les armoiries de Leulinghen-Bernes sont d'argent à la doloire de gueules, mais curieusement la doloire qui est une hache dont le manche est en forme de poignée, est représentée avec un manche long.
Les armoiries de Longvilliers sont elles d'argent à la doloire de gueules en outre surmontée d'un lambel du même.

 

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Longvilliers